Journée de la femme du 8 mars : Oumou Guèye jeune enseignante au village de Dalakh, une invitée de Senpresse.net pas comme les autres..

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Nouvellement recrutée par l’Etat du Sénégal dans le cadre des 5000 enseignants, Oumou Guèye, une jeune enseignante d’une trentaine d’année, a été choisie par le site Senpresse.net en marge de la célébration de la Journée mondiale de la femme du 8 mars. L’enseignement dans l’âme, madame Kâ qui enseigne depuis dix ans, nous explique son parcours professionnel dans le privé. La jeune enseignante native de Dakar, a encore des souvenirs frais de son parcours dans le privé de Rufisque à Dakar. Recrutée en septembre 2021 par le gouvernement du Sénégal pour palier le manque criarde d’enseignants dans le public, Mme Kâ affectée pour son premier poste à Dalakh, un village situé dans la commune de Mérina Dakha, dans le département de Tivaoune, raconte à Senpresse.net sans détours.

 

De Dakar, la belle capitale sénégalaise à Dalakh, une localité nichée dans la commune de Mérina Dakha, département de Tivaoune, Oumou Guèye est de ces jeunes sénégalais qui ont répondu à l’appel du président Macky Sall pour combler le cap dans l’enseignement public l’élémentaire et du moyen secondaire. C’est en septembre 2021 que la jeune mère de famille à l’image des 5000 enseignants recrutés par le gouvernement, a été affectée dans ce village de Dalakh, loin de ses parents residents à Dakar. L’enseignement, une amour, une vocation chez elle, la jeune dame Oumou Guèye voit cette consécration comme une chute naturelle et normale pour elle du fait qu’elle a toujours souhaité servir sa patrie, sa nation partout au Sénégal. Ce lointain poste pour cette jeune femme qui connaissait que Dakar, n’est point de découragements. L’amour de l’enseignement en bandoulière, elle la vit bien comme quelque chose de positifs de sa vie.  «Je suis de Dakar… », se présente-t-elle.  Elle ne poursuit pas sa présentation. «Ce n’est pas la peine que je me présente déjà », se plaise-t-elle d’ajouter.  Mieux,  elle s’éclata de rires.  Très détendue, Mme Kâ l’a été dans cet entretien. La trentaine révolue, de teint clair, mesurant plus de 1,70 mètres et d’une corpulence imposante, Oumou Guèye de sourire facile conte Tout à Senpresse.net.  « Je suis dans le système de l’enseignement depuis 2011. J’ai eu le bac en 2010. Je suis allée à la fac comme tout bachelier. J’ai fait la première année de 2010 à 2011. Mais vue les conditions à l’université notamment la vie dans les chambre qui est très difficile, je ne pouvais pas tenir, je ne pouvais pas supporter », racontera Mme Kâ. Poursuivant, la femme du 8 mars de Senpresse.net, de révéler, « Par la suite j’ai réfléchi et je me suis dit pourquoi ne pas aller enseigner comme déjà toute petite j’avais comme objectif d’être enseignante ou journaliste. Aussitôt je me suis dit qu’avec le bac je peux intégrer avec une autorisation d’aller enseigner dans le  privé ». « Après avoir eu des renseignements clairs sur cette possibilité que j’étais allée chercher une autorisation d’enseigner au niveau de l’inspection de Rufisque. Lorsque le document m’a été délivré. C’était en 2011-2012. C’est ainsi que j’ai déposé ma demande dans l’école où j’ai obtenu mon baccalauréat parce qu’ils me connaissent bien. J’étais la présidente du foyer des élèves de l’établissement lorsque je faisait la terminale. Ma demande n’a pas duré aux mains de la direction car c’est la directrice de l’école elle même qui m’a reçu pour un entretien auquel elle me demandait pourquoi j’ai choisi d’abandonner les études pour l’enseignement. Je lui ai expliqué ma situation. Je l’ai aussi expliquée que déjà en classe de seconde  j’était monitrice. Et avec ce diplôme du baccalauréat c’est facile pour moi d’intégrer l’enseignement privé », s’est souvenu l’enseignante de Dalakh.

Toujours dans son premier face à face avec la patronne de l’école, Mme Kâ expliquera tout sans laisser le moindre détail. « Je lui ai fait savoir que ma vocation première c’est l’enseignement. Mais avec le bac je me suis dit qu’en allant à l’université j’ai possibilité de faire le CREM ( concours d’entrée à l’enseignement public : ndlr). Après je me disais que ça soit le public ou le privé le seul centre d’intérêt c’est enseigner de mon pays. Après m’avoir écouté attentivement, la Directrice m’a aussitôt engagé en tant que stagiaire ». «Elle m’a dit il n’y  a pas de souci. Je te prends en tant stagiaire», se souvient Oumy Guèye. C’es comme ça que j’ai démarré avec un salaire de 50.000 francs Cfa alors que je devais quitter chaque jour Rufisque pour aller à la Cité Djily Mbaye aux Parcelles Assainies. Je n’ai pas aussi de problèmes d’intégrer car on a donné une classe de C2 dont certains élèves étaient avec moi en CI lorsque j’étais monitrice », s’enthousiaste-t-elle de rappeler ajoutant, « Les élèves que j’avais eu lorsque je faisais la terminale c’étaient des enfants de CP. Et je suis revenu en les retrouvant en C2. J’étais venue en tant stagiaire en tant remplaçante.  Le début, j’étais avec l’enseignante titulaire qui était en état de grossesse très avancé. Mais lorsqu’elle était partie en congé de maternité, j’ai continué avec les élèves de la même classe. Au retour de l’enseignante, la Directrice m’a maintenu en me faisant savoir que comme il y a une complicité déjà avec les élèves ce qui est recherché dans le privé. Constatant mon engagement, elle m’a demandé de continuer avec les élèves. C’est comme ça que j’ai continué dans cet établissements pendant des années. Je pense que j’étais restée jusqu’en 2014, date à laquelle je me suis mariée ». « C’est cette même année que j’ai fait le CAP. Je me rappelle des enseignants que je côtoyais qui me disaient que j’ai un avantage avec mon bac. Car, ils me disaient que dans le privé où j’étais,  beaucoup enseignants n’ont que le BFEM. Sur ce, avec le bac il faut tout faire pour passer le CAP avant de me marier. C’est comme ça que j’ai tenté le concours où j’ai été admis premièrement à l’écrit », nous raconte Oumy Guèye. 

L’enseignement prend le dessus sur le journalisme…

Alors qu’elle alliait l’enseignement et le journalisme, Oumy Guèye finira par choisir s vocation de cœur. L’enseignement, Oumou Guèye en fait une sacerdoce pour servir sa nation. Car, nous raconte-t-elle toujours dans son parcours, elle visait à aller très loin. De 2014 jusqu’en fin 2021, date de son enrôlement dans l’école publique, Mme Kâ explique pourquoi elle a choisi un domaine au détriment de l’autre. « En année de 2014, je faisais le journalisme et la communication. D’ailleurs j’avais même intégré un organe de presse qu’on appelle Afia fm (radio communautaire: ndlr), se souvient la jeune mère de famille. Elle ajoutera,  « Je faisais l’enseignement et le journalisme. Quand on est jeune on a plus de temps », explique-t-elle.

Consciente de l’importance des diplômes notamment du CAP pour sa jeune carrière dans l’enseignement, elle en fera une obsession dès l’école privée. « Après mon  admission au CAP en écrit, il fallait attendre l’arrivée dans mon école des inspecteurs pour faire la pratique. Et cela aussi demandait du sacrifice et du temps. Mais comme aussi j’étais mariée et j’ai commencé à avoir des enfants, il fallait faire un choix sur les deux domaines notamment l’enseignement et le journalisme. J’ai choisi l’enseignement », dira-t-elle.

D’écoles à écoles de Dakar, Oumy Guèye en a connu en nombre. Mais ces épreuves n’obstruons pas la détermination de la jeune fille qu’elle était en cette époque. Elle raconte, « Avec la fermeture de mon école, j’ai été recruté par un autre établissement du nom de Vollier. Après Vollier, j’ai déposé mon baluchon à l’ex établissement turc Yavuz Salim. Mais la fermeture de Yavuz Salim a tout bouleversé » .  Mme Kâ s’empresse de souligner, « Mais je rends grâce à Dieu car à chaque fois que je changeais d’école je ne me plaignais pas financement. C’est comme ça que je poursuivais mon chemin car tout devenait facile avec le diplôme du CAP ».  « Partout je déposais, les gens me recruter facilement. Car tout le monde savait mes valeurs intrinsèques, ils savaient que je suis une vraie enseignante », nous fut-elle. « Et moi je me disais toujours qu’il faut faire partie de ceux ou celles qui seront cités dans votre domaine. Je voyais que je passais facilement chaque fois que je fais un entretien », s’en réjouit-elle humblement.  Même si elle a encore un souvenir désagréable de son très court passage à la défunte prestigieuse école turque Yavuz Salim, fermée en 2018 pour des raisons politiques, Oumou Guèye semblait tout positiviser. Car, d’autres établissements et pas les moins du système éducatif privé du Sénégal lui ouvriront ses portes. Et le village SOS qui a déjà formé de hauts cadres de l’État notamment l’actuel Directeur général de Dakar Dem Dikk. « Après Yavuz Salim, j’ai été au village SOS. En effet c’est dans cet établissement que j’ai senti réellement une stabilité dans mon travail », se réjouit-elle

Enseignante dans l’école publique depuis 5 mois à peine, Oumou Guèye se sent bien à Dalakh, une localité perdue dans la commune de Mérina Dakha.

Fort de toutes ces expériences professionnelles, Oumou Guèye qui a déjà rejoint un syndicat de l’enseignement, vise très loin dans sa carrière. Mais pour le moment, elle se consacre à ses élèves et à son école de Dalakh. « J’ai un devoir d’aider ces enfants comme ça a été toujours mon objectif. Je félicite cette merveilleuse population de Dalakh qui a bien accueilli et bien insérée à son sein. Je me sens très bien dans ce village. Je salue aussi mon Directeur et mes collègues qui ont facilité mon intégration », a-t-elle conclu remerciant vivement Senpresse.net pour l’avoir fait cet honneur en cette journée mémorable de la femme dans la monde.

Par Senpresse.net

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