Discrimination sur les droits de l’homme : Le Directeur du Bureau régional pour l’Afrique du HCDH, Robert Kotchani ne partage  pas cette perception mais relativise

Read Time:5 Minute, 27 Second

Le Bureau régional pour l’Afrique l’Ouest du Haut commissariat aux Droits de l’homme ( HCDH) des Nations Unies basé à Dakar, a célébré ce mardi 12 décembre 2023, le 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’homme. Robert Kotchani le Directeur régional du HCDH, interpellé lors du point de presse par des journalistes sur les discriminations notées dans l’application des droits de l’homme dans le monde et particulièrement au Sénégal, a botté en touche cette perception. Le représentant du Haut commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies, s’est prononcé sur les acquis des droits de l’homme au Sénégal.

 

Faisant face aux journalistes hier après la cérémonie de la célébration du 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Directeur régional de l’Afrique de l’Ouest du Haut commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies, Robert Kotchani doit lever toute équivoque sur la perception selon laquelle il y a des discriminations sur l’application des droits de l’homme dans le monde. «Pensez que les droits de l’homme sont pour les riches c’est une hérésie ça n’a aucun fondement ? Telle est la réaction de M. Kotchani en réponse à la question d’un journaliste. Mieux le Directeur régional du HCDH renseigne: «Les droits humains sont universels. La preuve le nom de la déclaration c’est la déclaration universelle des droits de l’homme. Et l’article Premier de la déclaration dit que les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit et ils sont doués de raison de conscience et devraient  agir les uns avec les autres dans un esprit de fraternité ». «Donc pensez que les droits de l’homme sont là pour les riches pour une classe non. Les droits de l’homme sont là pour tout le monde. Le rôle des Nations Unies, le rôle de l’État, le rôle des institutions nationales de droits de l’homme, de la société civile et même vous des professionnels des médias c’est justement faire comprendre à la communauté, à la population qu’ils ont les droits de l’homme comme n’importe quelle autre personne », a-t-il rappelé.

Application des droits de l’homme qui pose problème ?

Non sans rejeter cette perception, M. Kotchani reconnaîtra :  «Oui parfois effectivement l’application n’est pas toujours à la hauteur. C’est vrai mais ce n’est pas comme dans un tribunal». A en croire Robert Kotchani, «Dans un tribunal par exemple, si vous avez de l’argent vous pouvez avoir un très bon avocat. Si ce vous n’avez pas d’argent, vous n’aurez pas un avocat aussi meilleur, aussi renommé. Mais ce que les droits de l’homme disent c’est que si vous avez un camp qui ne souhaite que vous ayez un avocat. Si vous n’avez pas les moyens, l’État vous donne un avocat comme d’office. Mais c’est vrai si on regarde dans les détails, on peut noter que  celui qui a les moyens peut avoir  trois, quatre, cinq avocats y compris des avocats internationaux et celui qui n’a pas les moyens doit un seul avocat ». Sur ce, le représentant des Nations Unies en Afrique de l’Ouest précisera en ces mots, «Et ce n’est pas vraiment une question des droits de l’homme parce que les droits de l’homme veulent que si vous devez être défendu par un avocat que vous soyez défendu par un avocat. C’est là où on n’avait pas du tout alors que vous avez besoin qu’on parlera d’atteinte aux droits de l’homme. Et nous devons travailler avec les États aussi pour la mise en œuvre des recommandations des organes de traités pour la mise en œuvre de la Déclaration universelle des droits de l’homme et des autres instruments internationaux ou régionaux qu’ils ont ratifié. Ce n’est pas très facile. C’est vrai! Mais vous avez vu ce matin (hier mardi: ndlr) non seulement il y a un représentant de l’État et un représentant de la communauté diplomatique, il y a un représentant des Nations Unies il y a une représentante de la société civile et il y a le président de la Commission nationale des droits de l’homme. Donc nous travaillons ensemble avec l’Etat afin de pouvoir faire en sorte que il y ait une progression dans la réalisation des droits de l’homme ici au Sénégal ».

Ainsi soulignera-t-il, «Les droits de l’homme au Sénégal sont un peu comme les droits de l’homme dans beaucoup de pays ». «Il y a des avancées mais aussi il y a des endroits où on peut mieux faire comme les droits sociaux, économiques et culturels », a remarqué le Directeur régional du HCDH en marge de la célébration du 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme à Dakar questionnant «Par exemple, est ce que tous les sénégalais ont accès à l’eau potable? Alors que le pacte relatif au droit économique et culturel dit que chacun doit pouvoir avoir accès à l’eau potable ».

Et les prisons du Sénégal?

«Est-ce que les prisons du Sénégal sont dotés de tout ce qu’il faut pour le bien-être des prisonniers parce que même les détenus ont besoin du bien-être »,  s’interroge M. Kotchani avant de rappeler, «Le droit à l’éducation est une réalité. Parce que le droit à l’Éducation est une réalité pour tous ici au Sénégal ». Il s’empressera de reconnaître «Mais une chose est de voir les lacunes en matière des droits de l’homme. Et l’autre d’apprécier les efforts qui sont faits pour combler ces lacunes ».

Il déduit : «Et sur ce point, on peut dire que le Sénégal fait beaucoup d’efforts ». «Toute à l’heure pendant les différentes allocutions, il a été fréquent que les efforts qui ont été faits pour porter le Comité sénégalais des droits humains qui sera désormais appelée la Commission nationale des droits de l’homme à un statut A qui lui permettra d’être plus efficace d’être mieux déployé sur le terrain ». «Nous avons l’Observatoire national des lieux de privatisation de liberté qui existe que le Sénégal a mis en place et fonctionne. Nous avons une société civile très vibrante pour la preuve de cette manifestation, nous avons fait venir quelqu’un de la société civile. Donc il faut regarder l’image générale et se focaliser sur là où  on avance mais ne pas oublier là où on a du retard et regarder aussi les efforts qui sont faits pour combler là où on a du retard. Et de ce côté, nous reconnaissons que les efforts sont en train d’être faits, il y a la volonté politique », a-t-il fait savoir.

Par Senpresse.net

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %

Average Rating

5 Star
0%
4 Star
0%
3 Star
0%
2 Star
0%
1 Star
0%

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous post Amélioration des conditions de travail: L’AAJ se dit rejouie de la démarche et de la volonté du Garde des Sceaux ministre de la Justice, Me Aïssata Tall Sall
Next post OUSSOUYE/ LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL A ABRITÉ UN ATELIER DE LANCEMENT DU PROJET  » SOLUTION ÉCOSYSTEMIQUES D’ADAPTATION DURABLE( SEDAD)