COP28 : Arona Soumaré de la BAD alerte sur les conséquences  néfastes du changement climatique en Afrique

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La plus grande tribune du monde et des experts environnementalistes pour faire des plaidoyers et autres, la Conférence des Parties communément appelée COP de cette année, la 28ème édition, à Dubaï, est l’occasion pour Arona Soumaré de la Banque africaine de développement (BAD) d’alerter sur les conséquences néfastes du changement climatique en Afrique.

L’expert a toutefois listé les efforts que la Banque africaine de développement (BAD) fournit pour accompagner les initiatives contre le changement climatique.

«Alors que la COP28 démarre à Dubaï, nous souhaitons donner des éléments sur  l’impact et les  activités de la Banque sur le paysage du financement climatique au cours de l’année écoulée, en mettant l’accent sur ce que cela signifie pour l’Afrique », a déclaré Arona Soumaré expert.

À en croire, M. Soumaré, «Des phénomènes météorologiques extrêmes et des catastrophes naturelles continuent de se produire partout dans le monde ; depuis le début de cette année, l’Afrique a déjà signalé un nombre record de décès dus à la hausse des températures, à une sécheresse persistante, à des inondations catastrophiques et à des cyclones destructeurs ». Il prévient : «Le changement climatique est progressivement devenu le principal amplificateur de risque pour le développement socio-économique du continent africain ». «Les Perspectives économiques en Afrique (PEA) 2022 de la Banque africaine de développement prévoient que les pertes économiques dues au changement climatique, qui s’élèvent actuellement entre 7 et 15 milliards de dollars par an, atteindront environ 50 milliards de dollars par an d’ici 2030, avec une réduction pouvant atteindre 15 % des coûts économiques », rapportera Arona Soumaré en marge de l’ouverture de la COP28.
Croissance et des conséquences sociales accrues.
«En complément de cette analyse, l’AEO 2023 estime que l’Afrique a besoin d’environ 234,5 à 250 milliards de dollars par an entre 2020 et 2030 pour mettre en œuvre les ambitions climatiques des pays africains décrites dans leurs contributions déterminées au niveau national, et d’environ 1,3 billion de dollars par an pour atteindre les objectifs de développement durable », renseigne M. Soumaré.
Non sans se désoler, l’expert environnementaliste révèle, «Alors qu’à l’échelle mondiale, l’urgence d’agir contre le changement climatique est de plus en plus reconnue, le flux total de financements climatiques vers l’Afrique est nettement inférieur à ce dont le continent a besoin». «La part de l’Afrique dans le financement climatique mondial ne représente actuellement que 3 % du total. En outre, l’architecture actuelle du financement climatique mondial est complexe. Le large éventail de mécanismes de financement climatique rend une coordination efficace extrêmement difficile et les ressources sont souvent difficiles d’accès pour ceux qui en ont le plus besoin », a-t-il détaillé.
«Pour combler ces lacunes, la COP27 a appelé les banques multilatérales de développement (BMD) à contribuer à accroître considérablement les ambitions climatiques en utilisant l’étendue de leurs instruments politiques et financiers. En réponse, le Groupe de la Banque africaine de développement a développé de nouvelles initiatives pour augmenter le volume de financement mobilisé et améliorer l’efficacité opérationnelle. Le guichet d’action climatique a été créé en tant qu’instrument dédié du Fonds africain de développement, axé sur la mobilisation de financements climatiques pour l’adaptation et l’atténuation. Avec plusieurs engagements déjà annoncés, notre objectif à long terme est de mobiliser entre 4 et 13 milliards de dollars pour intensifier l’action climatique en Afrique. Dans le même temps, nous continuons à faire avancer la reconstitution des fonds. Par ailleurs, nous promouvons le développement de banques vertes sur le continent et nous poursuivons la mobilisation du financement de l’adaptation à travers le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique, en partenariat avec le Centre mondial sur l’adaptation », a-t-il souligné.
Mieux M. Soumaré révéle qu’ : «En tant que première institution de financement du développement en Afrique, la Banque est engagée sur plusieurs fronts pour amplifier les priorités de l’Afrique et stimuler l’action climatique ».

La position de l’Afrique à l’approche de la COP28
Selon l’expert Soumaré, «La position commune de l’Afrique sur le financement climatique et la croissance verte s’est progressivement construite tout au long de l’année et a été consolidée dans la Déclaration de Nairobi, convenue lors du Sommet africain sur le climat organisé en septembre par le gouvernement du Kenya et l’Union africaine ». «Le président de la Banque africaine de développement s’est joint à plusieurs dirigeants mondiaux, dont le président Ruto du Kenya, le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, Moussa Faki Mahamat, la présidente de la Commission de l’Union africaine, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, entre autres », renseignera-t-il annonçant «De nouveaux engagements pour financer la croissance verte et le développement durable en Afrique ont été dévoilés à l’approche de la COP28 ».
«Conformément à la position de la Banque africaine de développement exprimée entre la COP27 et la COP28, le Groupe de la Banque a pris plusieurs mesures concrètes pour mobiliser les ressources, les partenariats et les solutions climatiques, en mettant fortement l’accent sur la promotion de l’adaptation et de la résilience à travers le continent», fera savoir M. Soumaré.
Ainsi, dira-t-il, «La 16e reconstitution du Fonds africain de développement (FAD), en décembre 2022, a marqué la création officielle du Guichet d’action climatique pour les pays à faible revenu ».
L’expert en Environnement à la BAD est persuadé que, «Le changement climatique est l’un des principaux facteurs entravant le développement durable en Afrique, plusieurs pays du continent étant parmi les plus vulnérables au monde ». «Actuellement, révèlera-t-il, les flux financiers annuels destinés à l’Afrique en faveur du climat ne s’élèvent qu’à 30 milliards de dollars, contre des besoins estimés à environ 2 800 milliards de dollars pour la période 2020-2030 ». «Le Guichet Action Climat vise à mettre de côté une poche de ressources dédiée à l’adaptation, à l’atténuation et à l’assistance technique, afin d’aider les 37 pays membres du FAD à être mieux préparés à lutter contre le changement climatique», précise M. Soumaré. Qui renchérit : «Avec plusieurs engagements déjà annoncés, le guichet d’action climatique devrait atteindre jusqu’à 13 milliards de dollars de la part de partenaires traditionnels et non traditionnels, ainsi que d’acteurs étatiques et non étatiques, y compris le secteur privé ».
Toujours dans sa communication, Arona Soumaré informe que «Dans le cadre d’une avancée concrète visant à renforcer la réponse des pays africains aux chocs climatiques et leur capacité à gérer les risques de catastrophe climatique, la Banque africaine de développement a lancé sa Facilité africaine d’assurance contre les risques climatiques pour l’adaptation (ACRIFA) lors du Sommet africain sur le climat en septembre 2023 ». «La facilité s’appuie sur le succès du Programme de financement des risques de catastrophe en Afrique et vise à lever un premier milliard de dollars de capitaux concessionnels à haut risque et de subventions pour catalyser le développement et l’adoption de solutions d’assurance pour aider les pays, les entreprises et les communautés à s’adapter au changement climatique », a-t-il défini l’objectif de la «Facilité » de la BAD.
«Au cours de l’année, davantage de partenaires se sont manifestés pour soutenir d’autres initiatives existantes de la Banque africaine de développement liées au climat et annoncer de nouveaux engagements. L’Irlande et l’Autriche ont rejoint le Fonds africain pour le changement climatique, le Fonds AfricaGoGreen a obtenu 47 millions de dollars de nouveaux investissements en actions pour promouvoir la résilience climatique en Afrique, l’Allemagne et les États-Unis ont réaffirmé leur soutien au Fonds pour l’énergie durable pour l’Afrique de la Banque en engageant 50 millions de dollars supplémentaires au Fonds africain pour le changement climatique », a-t-il fait savoir.
Sommet sur le climat.
«En complément de la mobilisation de ressources pour l’action climatique, la Banque a uni ses forces avec des partenaires nouveaux et existants pour faire progresser des initiatives ayant un impact sur le climat », renseigne Arona Soumaré rappelant qu’ «En particulier, la Banque africaine de développement  s’est associée au Centre de développement de l’OCDE pour déployer une boîte à outils politiques en faveur d’une transition durable à faible émission de carbone en Afrique. Annoncant un partenariat pour l’action climatique avec le réseau GFANZ Africa, elle a signé un accord avec Korea Environmental Industry et Technology Institute (KEITI) pour déployer des technologies environnementales et résilientes au climat en Afrique. Sa coopération s’est intensifiée avec la BERD pour renforcer la résilience des entreprises africaines, et de méme, sa collaboration avec l’Agence des États-Unis pour le développement international élargie (USAID), à travers le programme présidentiel Power Africa. Initiative».

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