PÂQUES ET KORITE: DEUX FÊTES, UNE SIGNIFICATION POUR UN MIEUX VIVRE ENSEMBLE

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Cette année au Sénégal, le Carême et le Ramadan ont plusieurs jours en commun au moment où le dialogue islamo-chrétien n’a jamais aussi été une réalité dans un pays où nul n’ignore que la cohabitation religieuse est issue d’une longue tradition.

Et cette cohésion fait la grande fierté au Sénégal d’où l’entente religieuse réaffirmée pour le Carême et le Ramadan, heureuse coincidence ou destins liés? Dieu seul sait pourquoi il en est ainsi.

Conformément aux textes coraniques et à la tradition prophétique, l’islam a toujours appelé à un rapprochement des peuples, à un dialogue interreligieux ouvert.
« Ô hommes ! Nous vous avons créé d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’ALLAH, est le plus pieux. ALLAH est certes Omniscient et Grand Connaisseur », Sourate 49, verset 13.

Chaque croyant peut avoir sa propre conviction, mais doit respecter celui qui ne pense pas comme lui. En ce sens, le Coran disait expressément : « A vous, votre religion, et à moi, la mienne » Sourate 109, verset 6. Mohammad (Psl), le Prophète envoyé selon la tradition islamique comme « une grâce pour le monde entier », nous a montré par l’exemple comment les abstractions théologiques ont été mises en pratique lors de la première rencontre interreligieuse entre musulmans et chrétiens, il y a environ 14 siècles.

C’est pourquoi il est important de rappeler que Pâques est la fête la plus importante et la plus anciennement attestée du christianisme. Elle commémore la résurrection de Jésus, que le Nouveau Testament situe le surlendemain de la Passion, c’est-à-dire le « troisième jour », selon toujours le Nouveau Testament.
Le chemin de la croix célébré le dernier vendredi du mois béni de carême rappelle les 14 phases de la Passion. Il représente une étape fondamentale du jeûne. Il prépare le dernier jour du carême, celui de pâques.

Le chemin de la croix donne l’espérance d’une nouvelle vie, d’une transfiguration dans le Christ pour vivre éternellement en sa présence, dans la béatitude. Il représente ce que le laytaloul qadr signifie chez le musulman, une nuit qui vaut plus que 80 ans d’adoration. Si sa célébration est agréé par Dieu, la recompense est la vie éternelle au paradis.

D’un point de vue théologique, par sa mort et sa résurrection, le Jésus-Christ, rachète l’homme et l’extirpe de l’esclavage du mal et du péché (mystère de la rédemption). Le sens de Pâques est donc la victoire de la vie sur la mort.

Comme énoncé plus haut, la pâque, dernier jour du carême est célébrée 3 jours après le vendredi saint. Il en est de même pour la korité, célébrée 3 jours après le laylatoul qadr.

Comme la nouvelle lune qui renaît, la pâque et la korité symbolisent le jour de la renaissance, de la vie éternelle, de la beatitude au paradis promis aux endurants, de la joie, de la fin de l’abstinence.

Ainsi, il revient au fidel croyant de boire, de manger et surtout de glorifier Dieu dans la foi, la joie et l’amour du prochain.

Le Sénégal est un pays de culture, aux croyances diverses, qui s’est jusque-là distingué par son modèle de coexistence pacifique entre les différentes communautés et confessions religieuses.
En effet, partout au Sénégal, des hommes et femmes de bonne foi, de toutes les confessions, s’efforcent, en référence aux écritures divines, traditions et coutumes, de mettre en place des cadres de concertation communs pour la cohésion et l’entente, facteurs indispensables pour la paix et le développement.
Pâques et Korité au Sénégal sont donc deux fêtes, chrétienne et musulmane distinctes certes, mais ont chacune une signification pour un mieux vivre ensemble et en parfaite harmonie.
A coup sûr, avec son fameux « Ngalakh » et la garantie des repas succulents du dimanche, Pâques a encore assuré sa partition à l’harmonie du rythme de la symphonie du concert des apôtres du dialogue islamo-chretien, gage de sécurité et de stabilité, dans un contexte où l’extrémisme violent et le terrorisme prennent une propension inquiétante dans le monde.

Aly Saleh

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