Coup d’Etat au Niger : la Cedeao reporte une réunion sur le déploiement d’une force d’intervention

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La fédération des pays d’Afrique de l’Ouest dit continuer de privilégier la diplomatie pour sortir de la crise ouverte par le coup d’Etat du 26 juillet.

Selon des sources militaires régionales, les pays d’Afrique de l’Ouest ont reporté une réunion-clé prévue samedi 12 août à Accra sur le déploiement d’une force d’intervention pour rétablir le président nigérien Mohamed Bazoum renversé par un coup d’Etat le 26 juillet. Les chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) devaient faire part à leurs dirigeants « des meilleures options » pour donner suite à leur décision d’activer et de déployer sa « force en attente ».
Cette réunion devait se tenir deux jours après un sommet de la Cedeao à Abuja qui a autorisé une possible intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Le calendrier et les modalités d’une éventuelle intervention militaire ouest-africaine n’ont pas été dévoilés. Mais selon le président ivoirien Alassane Ouattara, dont le pays contribuera à cette « force en attente », elle devrait pouvoir se produire « dans les plus brefs délais ». La Cedeao a toutefois réaffirmé son espoir d’une résolution par la voie diplomatique : le président du Nigeria, Bola Tinubu, qui assure la présidence tournante de l’organisation, a dit espérer « parvenir à une résolution pacifique », un recours à la force n’étant envisagé qu’en « dernier ressort ».

Parallèlement, un rassemblement près de la base française à Niamey a réuni vendredi des milliers de partisans des militaires ayant pris le pouvoir. « A bas la France ! à bas la Cedeao ! », ont scandé les manifestants dans le calme. Ils ont brandi des drapeaux russes et nigériens et crié leur soutien aux militaires au pouvoir, en particulier à leur chef, le général Abdourahamane Tiani.
Les militaires nigériens ont pris la France, ex-puissance coloniale, pour cible privilégiée, l’accusant d’être à l’origine de la décision de la Cedeao. La France, alliée du Niger avant le coup d’Etat et soutien indéfectible du président renversé, y compte 1 500 hommes engagés avec l’armée nigérienne dans la lutte contre les groupes djihadistes au Sahel.
Plus de deux semaines après le coup d’Etat qui l’a renversé le 26 juillet, les inquiétudes s’accentuent pour le président Mohamed Bazoum, retenu prisonnier avec sa femme et son fils, dans des conditions « inhumaines », selon l’ONU. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est dit « consterné » vendredi par le refus des militaires de libérer, en « signe de bonne volonté », la famille de M. Bazoum.

 

La fédération des pays d’Afrique de l’Ouest dit continuer de privilégier la diplomatie pour sortir de la crise ouverte par le coup d’Etat du 26 juillet.

Des fidèles musulmans lors d’une lecture du Coran pour la junte, à Niamey, au Niger, le 11 août 2023. ISSIFOU DJIBO / EPA
Selon des sources militaires régionales, les pays d’Afrique de l’Ouest ont reporté une réunion-clé prévue samedi 12 août à Accra sur le déploiement d’une force d’intervention pour rétablir le président nigérien Mohamed Bazoum renversé par un coup d’Etat le 26 juillet. Les chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) devaient faire part à leurs dirigeants « des meilleures options » pour donner suite à leur décision d’activer et de déployer sa « force en attente ».
Cette réunion devait se tenir deux jours après un sommet de la Cedeao à Abuja qui a autorisé une possible intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Le calendrier et les modalités d’une éventuelle intervention militaire ouest-africaine n’ont pas été dévoilés. Mais selon le président ivoirien Alassane Ouattara, dont le pays contribuera à cette « force en attente », elle devrait pouvoir se produire « dans les plus brefs délais ». La Cedeao a toutefois réaffirmé son espoir d’une résolution par la voie diplomatique : le président du Nigeria, Bola Tinubu, qui assure la présidence tournante de l’organisation, a dit espérer « parvenir à une résolution pacifique », un recours à la force n’étant envisagé qu’en « dernier ressort ».

Parallèlement, un rassemblement près de la base française à Niamey a réuni vendredi des milliers de partisans des militaires ayant pris le pouvoir. « A bas la France ! à bas la Cedeao ! », ont scandé les manifestants dans le calme. Ils ont brandi des drapeaux russes et nigériens et crié leur soutien aux militaires au pouvoir, en particulier à leur chef, le général Abdourahamane Tiani.

Les militaires nigériens ont pris la France, ex-puissance coloniale, pour cible privilégiée, l’accusant d’être à l’origine de la décision de la Cedeao. La France, alliée du Niger avant le coup d’Etat et soutien indéfectible du président renversé, y compte 1 500 hommes engagés avec l’armée nigérienne dans la lutte contre les groupes djihadistes au Sahel.
Plus de deux semaines après le coup d’Etat qui l’a renversé le 26 juillet, les inquiétudes s’accentuent pour le président Mohamed Bazoum, retenu prisonnier avec sa femme et son fils, dans des conditions « inhumaines », selon l’ONU. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est dit « consterné » vendredi par le refus des militaires de libérer, en « signe de bonne volonté », la famille de M. Bazoum.

Nouveau gouvernement

Les décisions de la Cedeao ont reçu le « plein soutien » de la France, ainsi que des Etats-Unis. Ces deux pays avaient fait du Niger un pivot de leur dispositif dans la lutte contre les djihadistes armés qui sèment la mort dans un Sahel déstabilisé. Le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi dirigés par des militaires, ont affiché leur solidarité avec Niamey.

La menace d’intervention avait été brandie une première fois le 30 juillet par les dirigeants ouest-africains qui avaient lancé un ultimatum de sept jours aux militaires de Niamey pour rétablir le président Bazoum, sous peine d’utiliser « la force », non suivi d’effet. Depuis, les militaires nigériens se sont montrés intransigeants. Ils ont refusé mardi d’accueillir une délégation conjointe de la Cedeao, de l’Union africaine (UA) et de l’ONU. Ils ont également annoncé la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par un premier ministre civil, qui s’est pour la première fois réuni vendredi.

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