COP28: Tous pour les énergies renouvelables

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Tripler le nucléaire d’ici à 2050, tripler les énergies renouvelables d’ici à 2030… Voici quelques-uns des engagements annoncés ce weekend au sommet. Seulement les négociation restent laborieuses concernant les moyens de parvenir à un monde sans énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) d’ici quelques décennies.

Des engagements sans contrainte

Les déclarations et engagements se sont succédé. La vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, a  annoncé une contribution de trois milliards de dollars au Fonds vert pour le climat, rattrapant des années de non-contribution de la part du pays le plus riche du monde.

La question des énergies a largement occupé cette nouvelle journée du sommet. Une vingtaine de pays dont les Etats-Unis, la France et les Emirats arabes unis ont par exemple appelé à tripler les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici 2050, par rapport à 2020, pour réduire la dépendance au charbon et au gaz, dans une déclaration commune.

Tripler les renouvelables

Au moins 118 pays se sont également engagés à tripler les capacités renouvelables dans le monde d’ici à 2030. Mais, contrairement à l’espérance du pape, cet engagement n’est pas contraignant. Et signe de l’ampleur du chemin qui reste à accomplir, la liste fournie par la présidence de la COP28 n’inclut pas les plus grands pays producteurs ou consommateurs d’énergies fossiles : Russie, Arabie saoudite, Chine, Iran, Irak, Venezuela, Koweït, Qatar…

L’annonce, préparée depuis des mois et déjà soutenue par les pays du G20, est un « message très fort » aux marchés, a dit à l’AFP sur place la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Cet engagement finira-t-il dans une décision de la COP, qui s’imposerait à tous les signataires de l’accord de Paris ?

Le président français Emmanuel Macron a exhorté, ce vendredi, les pays du G7 à la COP28 sur le climat à Dubaï à « s’engager à mettre fin au charbon » avant 2030 pour « montrer l’exemple ». La poursuite des investissements en faveur du charbon est « une vraie absurdité » au regard de l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique, et « donc nous devons engager un virage absolu » pour en sortir, a plaidé le président français à la tribune du grand sommet de l’ONU sur le climat.

« Les pays émergents doivent sortir du charbon, et c’est le deuxième combat après celui que les pays les plus riches doivent mener », a déclaré Emmanuel Macron. « Mais les pays du G7 doivent montrer l’exemple et s’engager à mettre fin au charbon chez eux avant les autres, c’est-à-dire avant 2030 », a-t-il lancé, rappelant l’engagement de la France de fermer sa dernière centrale à charbon « d’ici 2027 ».

« Le G7 a une responsabilité majeure. Tout comme la Chine, qui est désormais le deuxième pays émetteur historique et qui a donc changé en quelque sorte de statut », a souligné le président français. « On doit permettre aux émergents le rattrapage économique, c’est un élément de justice. Mais ce rattrapage ne doit pas se faire sur la base des énergies qui sont carbonées et en particulier du charbon », a-t-il encore argué.

Car « les centrales existantes qui se concentrent largement en Asie aujourd’hui émettront à elles seules suffisamment de CO2 pour que nous excédions la cible de 1,5 °C », objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris, a justifié Emmanuel Macron. S’agissant de la France, « nous devrons définitivement tourner la page d’ici à 2040-45 du pétrole et 2050 du gaz », a-t-il assuré.

Dans le méme sillage, Il n’y a « pas d’autre choix » que de réduire les émissions, a martelé le président de la COP28. Il a appelé ce mardi à « tripler » d’ici 2030 la capacité mondiale de production d’énergies renouvelables pour contribuer à limiter le réchauffement climatique. Sultan Ahmed al-Jaber, à la fois dirigeant de la COP28 et patron du géant pétrolier ADNOC, a fixé cet objectif ambitieux, assorti d’un « doublement à nouveau d’ici 2040 », devant les représentants de plus de 40 pays réunis à Berlin.

Le président Al Jaber, a estimé que la « sortie » des énergies fossiles était « inévitable » mais semble dire qu’elle n’était pas indispensable pour limiter le réchauffement à 1,5°C, dans un échange tendu en novembre avec l’ancienne présidente irlandaise Mary Robinson et rapporté par le Guardian dimanche.

« Des discussions alarmistes »

Mary Robinson, présidente du groupe des Sages (de hauts responsables, militants pour la paix et défenseurs des droits humains), a interpellé Sultan Al Jaber sur son refus d’appeler à une sortie des énergies fossiles.

« Je ne souscrirai en aucun cas à des discussions alarmistes. Aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre 1,5°C. 1,5°C est mon étoile du Nord. Et une réduction et une sortie des énergies fossiles sont, selon moi, inévitables. C’est essentiel. Mais il faut être sérieux et pragmatique » clame le sultan.

Montrez-moi la feuille de route d’une sortie des énergies fossiles qui soit compatible avec le développement socio-économique, sans renvoyer le monde à l’âge des cavernes », a-t-il ajouté ensuite.

 

Par Fatou NIANG/COP28-Dubaï 

 

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