Participation des femmes en politique en Afrique de l’Ouest et du Sahel: Le système des Nations Unies se penche sur l’appui des femmes candidates dans les processus électoraux.

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Dakar a abrité ce vendredi 22 décembre 2023 une Conférence sur la participation des femmes en politique en Afrique de l’Ouest et du Saleh. Cette rencontre initiée par le système des Nations Unies notamment UNAWAS, UNWOMEN entre autres et en partenariat avec la CEDEAO, a réuni des représentants des organisations de la Société civile, des représentants des Nations Unies, des acteurs politiques. Organisée dans le cadre d’identifier les défis qui sont les goulot d’étranglement de la percée des femmes en politique en Afrique de l’Ouest et du Sahel, la Conférence a permis aux candidates à la présidentielle de février prochain au Sénégal comme le Professeur Amsatou Sow Sidibé, de revenir sur son expérience de candidate en 2012, en 2019 voire en 2024. Il y en aussi des interventions pertinentes qui ont jailli en marge de cette rencontre, permettant au Système des Nations d’apporter des réponses tant sur l’accompagnement des candidates que sur les dispositions militant pour la discrimination positive à l’endroit des femmes.

Sous l’initiative du système des Nations Unies notamment UNOWAS, UNWOMEN en partenariat avec la CEDEAO, la Conférence de la
participation des femmes en politique en Afrique de ll’ouest et du Sahel, a vu ce vendredi 22 décembre 2023, la participation de la société civile, les représentants de l'Etat et les acteurs politiques.
Ainsi à l’entame de cette rencontre, qui s’est déroulée en présentiel et en ligne, il a été question d’identifier les lacunes et les défis qui empêchent les femmes de participer aux élections en Afrique de l’Ouest et du Sahel. Ces défis et ces lacunes qui obstruent l’émancipation des femmes dans le jeu politique en Afrique de l’Ouest et du Sahel, ont vécu par les candidates sénégalaises lors des élections. La candidate à la candidature à la présidentielle de février 2023, le Professeur Amsatou Sow Sidibé est revenue sur son vécu personnel en tant que candidate lors des élections présidentielles de 2019. La présidente de Carleneen, fera des révélations graves sur sa
participation de 2012 et celle du parrainage de 2019. «Je me suis représentée dans des conditions pénibles. Mon dossier est allé jusqu’au Conseil constitutionnel. On n'était pas beaucoup de candidats à aller jusqu’au Conseil constitutionnel. J’ai déposé mais on m’a fait savoir qu’il y avait un virus dans la clé que j’ai présentée. À l’époque, j’avais demandé à donner une autre clé sans virus mais ça m’a été repoussé », a-t-elle révélé poursuivant «Vous savez, aller au but ce n’est pas facile mais la persévérance surtout pour nous les femmes ça sera la clé de notre réussite».
Candidate à candidature pour le prochain scrutin présidentiel de février 2024, Amsatou Sow SIDIBÉ, à l’image de tous postulants au fauteuil présidentiel 2024, ne démord point. La preuve, elle va déposer son dossier au Conseil constitutionnel. « Cette année, j’ai entamé la procédure pour être candidate. Mon dossier comme tous les autres dossiers devra être soumis au Conseil constitutionnel. Je me suis battu pour les parrainages. C’est difficile. Tout ce que j’avais, je l’ai mis pour avoir des parrainages, aller sur le terrain, envoyer des gens sur le terrain, les faire manger, faire des photocopies les fiches dans la brousse etc, c’est cher tout est très cher », avoue l’agrégé en Droit privé.
Non sans relever des incompréhensions sur les dossiers demandés aux candidats, Mme Sidibé décrit : «Il faut savoir que la caution qui ne doit être exigée pour un candidat déclaré est exigée pour un candidat à la candidature. Ce qui est absolument contraire aux règles les plus élémentaires. Vous cautionnez parce que vous êtes candidat mais on demande la caution à quelqu’un qui est candidat à la candidature. Et si vous ne présentez pas la caution vos dossiers n’est pas acceptée». «Imaginer un professeur de l’université à la retraite on lui demande comme ça 30 millions FCFA sinon sa volonté de participer à la démocratie de son pays va être nulle et de nullité presque absolument », se désole la présidente du mouvement CARLENEEN. Qui témoigne en ces mots touchant, «Moi je suis battu.
Les soucis m’ont ruinée le cerveau. Dieu merci j’ai pu déposer. Je suis en train de me battre pour nettoyer les parrainages».
Toujours dans le registre de sa candidature bientôt suspendue à la décision des 7 sages du Conseil constitutionnel, Amsatou Sow Sidibé pense déjà aux exigences de la campagne électorale. Car, projette-t-elle, «Et si je suis candidate, il faudra faire refaire le tour du pays ».
Mais elle s’empresse de s’interroger, «Alors pour ça de quels moyens vais-je disposer ? » «Mes parents ne sont plus là, ils ne vont pas me donner de l’argent. Je suis une femme qui refait sa vie après un circuit professionnel de plus de 40 ans à  l’université et dans les
universités », a-t-elle l’assistance interpellant, «Je suis avec la communauté africaine et certainement mondiale qui nous regarde.
Moi je pose une question. Les règles qui sont élaborées par communauté internationale qui s’imposent à nous africains. À quoi servent-elles ? Vous savez pourquoi je pose cette question parce que depuis l’avènement de la convention des Nations Unies sur les droits de la femme, l’élimination des discriminations à l’égard des femmes.
Il y a un article une disposition 4 qui trône (…) et qui parle de discrimination positive ». «À quoi sert cette disposition ? »,
s’interroge Mme Sidibé appelant « S’il ne peut pas y avoir cette ingérence, aider des femmes candidates. Je profite pour vraiment
réclamer que l’article 4 de la Convention des Nations Unies pour l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes soit activé».
Abondant dans le même sens, Rokhiatou Gassama présidente nationale du COSE, affirme qu’«il y a beaucoup de défis à relever quand on parle de l’application de la loi ( parité ) dans les instances de prise de décision ; des instances électives et semi électives ». «La première institution que nous suivons c’est l’Assemblée nationale, la deuxième c’est les collectivités territoriales. L’Assemblée nationale,
on est aujourd’hui à 44%. La problématique importante qui se pose c’est au niveau du bureau », a-t-elle révélé soulignant «L’objectif c’est d’identifier les femmes candidates et de les accompagner à travers tout le processus électoral ». «Et ce processus commence d’abord
par aider des candidates à la candidature de connaître tous les mécanismes et le processus électoral mais également de les appuyer
sur les stratégies de communication », a plaidé Mme Gassama. Pour Oumou Cartoum Sarr cheffe de projet par ailleurs membre de la
Voix et leadership des femmes au Sénégal, «C’est le moment de refaire le plaidoyer pour que les femmes puissent être accompagnées
dans ce processus à développer toutes leurs expertises dans ce sens ».
Quant à Mme Diago Diagne Ndiaye, la présidente nationale du REPSFECO, elle a souligné le travail qui est en train d’être fait à leur niveau pour accompagner les femmes politiques. « Nous avons auditionné en 2019 les femmes candidates ; Amsatou Sow Sidibé  Aïda Mbodj, Aïssata Tall Sall, Nafissatou Wade et ce que le Professeur Amsatou Sow Sidibé a dit ici ce sont les mêmes mots qui nous avaient dit face à leurs difficultés aux obstacles dont elles sont confrontées ; le parrainage, la caution le même moyen et les subventions. Moi j’ajouterai que les femmes doivent aussi appuyer les femmes qui sont en politique », a-t-elle défendu.
Prenant part à cette conférence, Madame Aminata Kébé du Haut Commissariat aux droits de l’homme des Nation Unies, a réagi sur la
question de l’appui du système des Nations Unies aux femmes  candidates. Mme Kébé fera savoir que les Nations Unies ne peuvent
pas s’immiscer directement dans le fonctionnement des Etats. «Par rapport aux traités et conventions signées par les Etats, Mme Kébé a précisé que les Nations Unies ne peuvent pas directement s’immiscer dans la mise des lois mais les pays rendent compte de la mise en œuvre de ces conventions ». Toutefois Aminata Kébé rappellera que « Il est important dans le renforcement de capacités des femmes candidates les appuyer sur la communication».
Dans son discours d’ouverture de la Conférence, Madame Giovanie Biha, Deputy Special Representative of the Secretary-General for
West Africa, a déclaré que «C’est un thème qui résonne avec une acuité particulière compte tenu de l’actualité, alors que notre sous-
région est en proie à des défis complexes et multidimensionnels, sécuritaires, politiques, humanitaires, environnementaux, qui
amplifient les défis auxquels font face les femmes dans leur quête tendant à faire résonne leur voix dans la sphère politique ». À en
croire, la fonctionnaire des Nations Unies, «Malgré un large consensus politique en faveur de la participation politique des femmes, matérialisé notamment au travers d’une pléthore d’instruments juridiques internationaux, continentaux et régionaux, les femmes en Afrique de l’Ouest et au Sahel continuent à faire face à obstacles importants dans les processus électoraux ».
Et Mme de Biha de conclure, «Fort de ces succès et défis, il est fondamental de faire le bilan de la place des femmes dans les processus électoraux, en évaluant l’efficacité de nos stratégies de soutien aux femmes dans les processus électoraux ».
Représentante du ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfance ( MFFPE), Madame Fatou Guèye, Directrice
de l’Équité et l’Égalité Genre, a déclaré : «Accroître le leadership des femmes contribuerait à coup sûr à améliorer leur leadership et leur accès aux postes de responsabilité dans les instances du niveau
national et local dont elles restent encore largement à des positions inférieures à celles des hommes ». Mme Guèye dira dans le même
registre, «Ainsi, en misant sur leur participation à tous les niveaux de prise de décision dans la vie politique, économique et publique il serait possible de leur assurer un monde plus équitable et plus égalitaire ».
Selon la Directrice de l’Équité et de l’Égalité du Genre au MFFPF, «Des lois spécifiques ont été adoptées pour concrétiser cette ambition au
Sénégal et réduire les inégalités entre les sexes dans la vie publique et politique ».
Poursuivant son discours en marge de la cérémonie d’ouverture de la Conférence, Mme Guèye renseigne que «C’est dans ce cadre que
notre pays s’est doté en mai 2010 d’une loi historique instituant la parité absolue dans les instances électives et semi électives accompagnée d’une structure indépendante de veille et d’alerte, l’Observatoire National de la Parité ». Toutefois la représentante du
ministre Fatou DIANÉ reconnait : «Malgré les progrès remarquables
enregistrés au Sénégal pour la promotion de la présence des femmes dans les postes de prise de décision, des écarts persistent encore ».
«C’est dans ce sens que nous nourrissons l’espoir que les retours  d’expériences fruits de vos interactions permettront de tirer des
leçons et d’envisager des stratégies de renforcement des capacités des femmes afin qu’elles puissent pleinement jouer leur rôle », se réjouit-elle arguant «En perspective, il serait important d’adresser dans ce plan, les facteurs qui freinent la présence des femmes dans les institutions publiques, afin de rehausser leur présence et leur leadership au niveau national et local ».

Pour terminer la Conférence. le mot de clôture a été donne à Madame Mane de l’UNAWAS qui n’a pas manque d’exprimer sa satisfaction et son espoir de voir les différentes recommandations qui ont été prises en marge de de cette conférence soient matérialises les jours à venir pour l’intérêt de la promotion du genre et de l’égalité entre les hommes et les femmes.

Par Senpresse.net

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