Assemblée nationale: La loi d’amnistie passe envers et contre tout

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Ce projet initié par le président Macky Sall, dans le but de pacifier le jeu politique après le report de l’élection présidentielle, fait polémique au sein de la classe politique y compris dans la majorité présidentielle mais également au sein de la communauté.

Des familles de victimes des manifestations violentes et meurtrières de ces trois dernières années continuent de réclamer justice et réparation pour leurs proches. Des députés divisés sur la question qui se déchirent par-là, alors que pour les organisations de défense des droits de l’Homme, une amnistie générale privera ces familles de justice.
Preuve des divisions et d’un malaise autour de cette loi d’amnistie, le grand nombre d’abstentions notamment dans les rangs de l’opposition, parmi lesquels les députés de l’ex-Pastef tiraillés entre la satisfaction de voir plusieurs centaines de « détenus politiques » libérés grâce à cette loi et la crainte que cette amnistie prive les victimes de répression policière de justice. Aussi du côté de certains membres de la majorité qui voudraient voir jugés et non pas amnistiés tous ceux qui ont saccagé des lieux publics et des biens appartenant à autrui, la crainte est la même.

Finalement tout est redevenu très confus dans ce feuilleton dont on se demande à qui la loi va profiter? Et puis quoi dire lorsque les députés du Pds plaident qu’il serait préférable que la loi d’amnistie soit retirée? Comme pour dire que la balle se trouvait dans le camp de la coalition Yewwi Askan Wi qui soutient mordicus qu’elle n’a jamais été demandeur d’une quelconque amnistie. Mais faire profil bas et s’abstenir ne serait-il pas synonyme de vouloir profiter du vote de la loi en restant à l’écart? Tout laisse le croire. Des doutes naissent avec ce double discours qui pousse à s’interroger sur ce jeu de yo yo politique auquel on a assisté hier à l’hémicycle. Avec ces deux types de discours, (celui qui est apparent et celui qui est voilé), le courage politique voudrait que les prises positions soient assumées. Car on ne peut pas manger sans se salir la bouche.

Certains sénégalais septiques trouvent que cette initiative de Macky Sall n’a pour objet que de garantir l’impunité déjà ancrée dans ce pays. Car cette loi, « en plus de heurter la morale collective, souille la mémoire des victimes des tragiques événements que l’on cherche à effacer », pour reprendre les propos de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall qui parle lui d’une entente honteuse sur son dos que le peuple sénégalais ne saurait cautionner.
D’autres par contre, trouvent qu’il s’agit d’un mal nécessaire qui pourrait aboutir à de graves troubles à l’ordre public. Et qu’il serait mieux d’envisager la mise en place de mécanismes de réparation des préjudices subis comme préconisé par la garde des sceaux.

Mais il faut surtout savoir que le monde a encore les yeux rivés sur le Sénégal avec ce projet de loi polémique portant amnistie générale des faits en lien avec les troubles politiques entre février 2021 et févier 2024.

Certes, il est passé comme lettre à la poste, mais ce projet de loi d’amnistie pour beaucoup de nos concitoyens, ouvre la voie à l’impunité, trahit les victimes et encourage les auteurs d’abus.

Aly Saleh

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