Le Collectif Noo lank a fait face à la presse ce jeudi 7 mars 2024 pour faire un tour d’horizon de l’actualité politique du pays. Mouhamadou Malal Diallo et camarades, ont dans leur déclaration liminaire, ont salué les décisions du Conseil constitutionnel notamment celle maintenant sa position d’organiser les élections présidentielles avant la fin du mandat du Président de la République du 2 avril prochain. In extenso la déclaration.
TEXTE LIMINAIRE DE LA DÉCLARATION DE PRESSE DU COLLECTIF NOO LANK
Le collectif Noo Lank fait face à la presse pour élever sa voix sur la situation inquiétante du pays, constatée depuis un certain temps.
Notre déclaration sera accentuée autour de 4 axes majeurs.
* La tenue de l’élection présidentielle;
* Les dangers de la loi d’amnistie;
* La libération des détenus politiques;
* Justice pour les victimes de torture
S’agissant de la tenue de l’élection présidentielle, le collectif Noo Lank salue les décisions historiques du conseil constitutionnel dans le cadre du contentieux électoral pour la tenue de l’élection présidentielle avant la fin du mandat du Président Macky Sall qui avait attendu la veille du début de la campagne électorale pour sortir un décret illégal portant obstacle au processus électoral ce qui a été annulé d’ailleurs par le conseil constitutionnel.
En conséquence, ces agissements du président nous mène aujourd’hui à un bouleversement injuste du calendrier républicain et un report sans justification valable de l’élection présidentielle qui devait se tenir le 25 Février passé, un grand rendez-vous du choix de la destinée de notre cher pays. Ç’en est de même pour la loi inconstitutionnelle reportant l’élection au 15 Décembre.
Après avoir ordonné au Président Macky SALL l’organisation de l’élection présidentielle dans les meilleurs délais tout en tenant compte de la fin de son mandat le 2 Avril 2024, le conseil constitutionnel a constaté que le Président Macky Sall a usé de subterfuge pour organiser un dialogue insensé, manquant de visée sociétale, dont les principaux concernés avaient ouvertement déclaré leur désaccord à l’issue duquel une date du 2 Juin avait été proposée qui a manifestement voilé la constitution et avait témoigné de son refus d’exécuter ses décisions. Nous avons tous été ébahis d’ailleurs par ces motifs fallacieux évoqués dans les conclusions du dialogue.
Le collectif Noo Lank loue le courage du conseil constitutionnel qui a usé de son pouvoir d’injonction pour fixer la date de l’élection présidentielle et imposer au président SALL d’organiser l’élection présidentielle dans ce mois-ci.
Le collectif Noo Lank estime que le Président SALL n’aura plus d’alibi pour ne pas respecter cette décision du conseil constitutionnel de ce Mercredi 6 Mars. Par ailleurs, par un décret paru ce jour, le président a fixé la date de l’élection présidentielle le 24 Mars 2024.
La loi d’amnistie : La loi d’amnistie ainsi votée à l’assemblée nationale ce Mercredi 6 Mars 2024 est une trahison de la mémoire de tous les disparus lors des violentes manifestations de Février 2021 à Février 2024 !
3 longues années sombres avec un bilan macabre de répressions et de représailles.
Le pardon évoqué par le Président ne saurait estomper toutes ces profondes blessures de la mémoire collective, il faut vider judicieusement l’affaire!
Nous avons vu des nervis armés, des policiers tirer à bout portant sur des civils, des arrestations arbitraires, ciblées et préventives, de jeunes innocents perdre la vie, des familles disloquées, un peuple divisé!
Il est impensable d’effacer ces crimes dans la mémoire de tous ceux qui les ont vécus.
Malheureusement, nous avons un parlement mécanique composé de députés incohérents et irresponsables qui prennent position selon leurs intérêts au détriment du bien commun tout en méconnaissant les enjeux.
À ceux là, nous rappelons que le Sénégal n’est point une propriété de petit groupe œuvrant tout bonnement pour des fins crypto-personnelles.
La loi d’amnistie encourage l’impunité et trahit tous les efforts qui ont été consentis par de braves citoyens pour rester debout, et mener des combats de principe au prix de leur vie.
Tous ces députés qui l’ont votée sont aujourd’hui comptables du bilan sanguinaire de cette période sombre de l’histoire du Sénégal et l’histoire retiendra.
Cette loi ne saurait être un prétexte pour la libération des détenus politiques! Ils doivent recouvrir leur liberté puisqu’ils ont été pour la plupart injustement arrêtés.
Nous demandons la libération de Mouhamed Gueye, Mamadou Dieye, Ousmane Sarr, Beyna Gueye, Thierno Sall, Sidy Gaye, Abdou Salam Deme, .. tous les détenus politiques.
Nous réclamons justice pour eux, pour le préjudice qu’ils ont subi durant leur incarcération arbitraire.
Nous demandons à ce que les auteurs des tortures soient traquées et sanctionnées sévèrement.
Même des criminels reconnus coupables ne méritent pas certains actes horribles perpétrés sur des manifestants.
Nous appelons les forces de l’ordre à la retenue afin qu’elles ne nourrissent pas des sentiments de haine à l’endroit de ce peuple qui devrait être implanté à leur chair, et chéri en vertu de l’honneur dans sa défense.
Nous invitons certains politiciens à plus de responsabilité.
Il est incompréhensible d’assister à une manifestation pacifique qui prend la tournure d’un meeting politique pluriel !
Les leaders doivent sensibiliser leurs militants à la discipline dans les manifestations publiques. On ne peut convoquer le peuple sénégalais pour l’intérêt suprême de la nation et voir des sabotages pour des intérêts crypto personnelles. Le peuple mérite beaucoup plus de respect et de considération. Ces leaders politiques et leurs militants doivent apprendre à mettre en avant l’essentiel quand c’est nécessaire.
Lettre ouverte à Monsieur le Ministre-Conseiller Monsieur le Ministre, La parole publique est un privilège, mais également une responsabilité écrasante....
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