DU RESPECT DES PRINCIPES (Par Amadou Guèye)

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Les lois doivent avoir une portée générale et non être créées et modifiées comme des passe-droits selon les intérêts et  les connivences entre politiciens.  De telles manœuvres même convenues dans le cadre d’un dialogue politique, affaiblissent la République, l’Etat de droit et l’égalité des citoyens devant la loi qui doit toujours rester impersonnelle en toutes circonstances.  Autrement, ces lois deviennent sources d’injustices, de contestations justifiées et de troubles publics dont les responsables seront bien ceux qui les ont adoptées.

On ne peut vouloir corriger les injustices prétendues par Karim Wade et Khalifa Sall par de nouvelles injustices en leur votant des lois sur mesure, personnalisées, sous prétexte qu’on corrige des préjudices causés par l’Etat et son chef qui auraient instrumentalisé la justice. C’est un échec de l’Etat de droit, une contradiction et une condamnation aussi bien du chef de l’Etat Macky Sall que du principe sacro-saint que nous sommes en République, donc tous citoyens égaux et tenus aux mêmes lois de la société, exigences et règles de la vie publique.

Le chef de l’Etat et les candidats à la fonction suprême ainsi que les leaders de partis qui prétendent participer à l’éducation des citoyens et guider la construction de la nation, doivent donner l’exemple et non être ceux qui par leurs actions et stratégies, prouvent que ces principes ne sont que des incantations et non des contraintes qui leur sont applicables. Ils se comportent finalement comme les  vrais fossoyeurs de notre république.

 

AFFAIRE BIRAME SOULEY DIOP.

Au même moment, c’est au nom de la loi qu’on invoque comme pilier de l’Etat de droit que des citoyens sont  interpellés pour subir ses rigueurs. De ce point de vue, l’Unis estime que l’arrestation de Birame Souleye Diop est un nouvel acte d’intimidation, malgré ses propos inconvenants pour lesquels il s’est déjà largement excusé. Ces excuses et la promptitude du chef du groupe parlementaire de Yewwi à les faire, publiquement et de vive voix, par vidéo sont largement suffisantes pour enterrer cette affaire. Lui donner une suite judiciaire ne s’explique que par la volonté de continuer la déstabilisation et le démantèlement du PASTEF.

LE PRIX DE LA RENONCIATION .

Les comploteurs contre la constitution n’ont de leçon à donner à personne en matière de discours public responsable. Leur chef continue d’affirmer qu’il peut avoir un troisième mandat, malgré toute la violence que ce discours a pu charrier et les menaces et troubles qu’il a pu susciter au Sénégal et sur le plan international.  L’Unis estime d’ailleurs qu’il faut  rester vigilant sur la portée de cette renonciation proclamée par Macky Sall qui a déjà eu à déclarer un renoncement pour ensuite dire qu’il est contraint de se raviser. L’homme n’a pas changé. Il continuera de ruser jusqu’au bout.  C’est d’ailleurs cette ruse qui est en développement dans le cadre du dialogue politique.

 

La renonciation proclamée pourrait être le prix  du sacrifice pour initier son plan final de destruction de son principal adversaire le PASTEF, dont ses principaux dirigeants sont maintenant sous l’épée de la justice.  Il faut d’ailleurs relever que quoi qu’on en dise, l’action politique du PASTEF et de son leader ont largement contribué à contraindre Macky Sall à jeter l’éponge sur sa 3eme candidature.  Il ne serait donc pas surprenant que le président Macky Sall, sous le prétexte de la justice, aille encore plus violemment dans une répression de ses plus irréductibles adversaires. Ce serait une forfaiture politique. Il  doit prendre ses distances et laisser le cours de la justice se dérouler pour le jugement de Ousmane Sonko dans un nouveau procès qui  permettra une contradiction des parties et une sentence qui devra être respectée par tous. De ce point de vue, l’UNIS invite Yewwi à respecter le passage à cette étape judiciaire avant de poser le débat de la participation inconditionnelle du leader du PASTEF aux prochaines élections de 2024.

 

UN NOUVEAU PROCÈS.

Un nouveau procès, dans les règles de l’art, devrait se tenir sans nécessiter l’emprisonnement préliminaire de Ousmane Sonko, dès lors que l’Etat du Sénégal a choisi de ne pas le faire depuis son inculpation.  Le faire maintenant serait contre productif et pourrait lui donner l’occasion de refuser un nouveau procès dans ces conditions et susciter encore de nouvelles manifestations. Son assignation à résidence et son intention déclarée de prendre part à un nouveau procès sont suffisants pour garantir un procès dans des conditions acceptables, sans troubles.

Amadou GUEYE, Président de l’UNIS

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