Syli national : entre talent et désillusion, la Guinée rate encore le rendez-vous des grandes compétitions
Nouvel échec pour le football guinéen. Après avoir manqué la qualification pour la CAN 2025 au Maroc, le Syli national vient de voir s’envoler ses derniers espoirs de disputer la Coupe du monde 2026. Une double désillusion qui plonge les supporters dans la frustration et relance le débat sur la gestion du football guinéen.
Une génération dorée sans éclat
Avec des joueurs de haut niveau évoluant en Europe — Serhou Guirassy (Stuttgart), Naby Keïta (Werder Brême), Mohamed Bayo (Le Havre) — la Guinée avait pourtant les moyens de viser plus haut.
Mais les résultats n’ont pas suivi.
En septembre 2024, la défaite face à la Tanzanie (1–0) a mis fin aux espoirs de qualification pour la CAN 2025.
Quelques mois plus tard, le Syli national s’est de nouveau incliné dans les éliminatoires du Mondial 2026, concédant un nul face à la Somalie et une défaite contre l’Ouganda.
Résultat : la Guinée est quasiment éliminée de la course pour la Coupe du monde, et se retrouve sans compétition majeure pour les deux prochaines années.
Un mal ancien qui perdure
Cet échec n’est pas un accident.
Depuis plus de quarante ans, la Guinée peine à transformer son potentiel en résultats.
Finaliste de la CAN 1976 en Éthiopie, elle n’a jamais réussi à reproduire un tel exploit.
Entre 1978 et 1992, le pays a manqué sept éditions consécutives de la Coupe d’Afrique.
Depuis, les participations sont irrégulières, souvent stoppées avant les demi-finales.
Sur le plan mondial, le constat est encore plus sévère : aucune qualification pour la Coupe du monde depuis la première participation aux éliminatoires dans les années 1970.
À chaque génération, les espoirs renaissent, mais les résultats restent les mêmes.
Une fédération sous le feu des critiques
Les observateurs du football africain pointent du doigt la mauvaise gouvernance de la Fédération Guinéenne de Football (FGF).
Instabilité technique, absence de projet sportif clair, manque d’investissement dans la formation : autant de faiblesses structurelles qui empêchent la construction d’une équipe nationale compétitive.
« La Guinée a des joueurs, mais pas de projet », résume un ancien international sous couvert d’anonymat.
Même les initiatives récentes du ministère des Sports peinent à changer la donne, tant le manque de cohérence dans la politique footballistique est criant.
Le défi du renouveau
Pour sortir de ce cercle vicieux, les spécialistes appellent à une refonte complète du système :
mise en place d’une politique de détection et de formation des jeunes,
stabilisation de l’encadrement technique,
et surtout, transparence dans la gestion fédérale.
La Guinée ne manque pas de talents — elle manque d’organisation, de vision et de continuité.
Le Syli national reste une sélection respectée sur le continent, mais condamnée à la frustration tant que les réformes structurelles n’auront pas lieu.
En conclusion
Le football guinéen vit une nouvelle désillusion, symptôme d’un mal profond.
Entre les ambitions affichées et les réalités du terrain, un fossé s’est creusé.
Pour Serhou Guirassy et ses coéquipiers, la route vers la gloire internationale semble encore longue.
Mais pour un pays passionné de football comme la Guinée, le renouveau reste possible — à condition d’avoir le courage de tout reconstruire.
Par Baye thierno ka
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