Relations heurtées Presse/Police: Des solutions préconisées pour l’intérêt général

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Les relations entre les forces de Police et les journalistes étaient au cœur des débats de la 2ème édition des « mercredis de la Police ». En effet, ces deux institutions essentielles au bon fonctionnement de la société partagent un objectif commun qui est de servir l’intérêt général. Souvent lors des manifestations, les relations entre forces de sécurité et professionnelle de l’information et de la communication sont émaillées par des tensions, produites par des malentendus conduisant pour la plupart à des conflits qui peuvent nuir à leurs missions respectives.

En vue de surpasser ce cap et remettre les relations au beau fixe et repartir sur de nouvelles bases, les deux parties se sont retrouvées au tour d’une table pour passer à la loupe les défis rencontrés par chaque partie, les impacts de ces tensions sur la démocratie mais surtout, pour trouver ensemble des pistes de solutions concrètes et équilibrées pour l’amélioration de cette relation.

« Aujourd’hui, nous sommes réunis pour avouer ces problématiques avec impartialité, mais surtout avec objectivité. Il ne s’agit pas de désigner des coupables, mais de comprendre les réalités complexes auxquelles font face les forces de l’ordre et les journalistes. Chacun agit dans un contexte exigeant avec des contraintes spécifiques et des responsabilités qui, bien que différentes, sont toutes les deux légitimes et nécessaires », a indiqué le Commissaire de Police Ndiaga Diop avant de rappeler que les deux parties ont une mission complémentaire et que ces tensions à la longue pourraient affecter les populations.

« Les forces de l’ordre doivent garantir la sécurité publique, souvent dans des situations chaotiques et imprévisibles. Les journalistes ont pour mission d’informer le public, même dans les circonstances les plus difficiles. Ces deux missions, bien que complémentaires, peuvent entrer en collision, créant des frictions qui affectent non seulement les professionnels concernés, mais aussi et surtout l’ensemble de la société. Ensemble, nous pouvons conduire un cadre de collaboration qui renforce la confiance mutuelle et préserve les valeurs fondamentales de notre démocratie », a-t-il dit avant de poursuivre dans son exposé sur les problématiques.

« Nous avons des tensions récurrentes et vraies qui se manifestent souvent lors des opérations de maintien de l’ordre. C’est une réalité. Violence physique envers les journalistes, confiscation ou destruction de matériel de reportages, arrestations temporaires des journalistes. Les causes : On parle de manque de formation, aussi bien des deux parties.
Pour les policiers, ce sont les droits et devoirs des journalistes. Et pour les journalistes, c’est le mode opératoire et les contraintes opérationnelles auxquelles les forces de l’ordre sont confrontées. Il manque gravement de formation sur ce point de vue. L’une des causes encore de ces tensions, c’est l’absence d’un protocole clair pour les journalistes, la méfiance et la confusion entre manifestants et journalistes. L’impact de ces tensions, de ces malentendus :
D’abord pour les citoyens, ces malentendus créent une limitation au droit à l’information. Ces malentendus créent également un risque de désinformation par manque de couverture professionnelle.
Pour les médias, ces malentendus créent une auto-censure des journalistes qui préfèrent peut-être ne pas aller sur le terrain », a soutenu M. Diop.

Pour sa part, Le directeur général de la Police nationale (DGPN) a souligné que la cohabitation harmonieuse entre les forces de défense et de sécurité et les journalistes sur le théâtre des opérations renforce la sécurité publique et la démocratie.

« La reconnaissance mutuelle des contraintes et responsabilités de chacun, le dialogue, la formation et des protocoles clairs sont les gages d’une cohabitation apaisée entre Forces de défense et de sécurité (FDS) et les journalistes dans le cadre des manifestations publiques », a dit Mame Seydou Ndour, directeur général de la Police nationale indiquant que la cohabitation harmonieuse entre les forces de défense et de sécurité et les journalistes sur le théâtre des opérations renforce la sécurité publique et la démocratie.

« Il nous faut pacifier les rapports entre les forces de l’ordre et les journalistes en faisant preuve d’empathie », a plaidé Mame Seydou Ndour, qui reconnaît que « les missions de l’information et du maintien de l’ordre, respectivement de la presse et de la police, peuvent parfois entrer en collision’ ».

Lors de cet après-midi de réflexion et d’échanges, modérés par le journaliste Mademba Ndiaye, différents acteurs de la police et des médias ont proposé des solutions pour que chaque entité puisse exercer son travail le plus normalement du monde.

Selon Migui Marème Ndiaye, président de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), « le déficit de communication entre les deux parties [forces de l’ordre et journalistes] et un manque d’esprit collaboratif,’’ est souvent à l’origine des heurts notés.

« On doit mettre en place des cadres de concertation réguliers à travers des rencontres périodiques entre les FDS et les journalistes’’, a-t-il suggéré.
Selon lui, il faudrait établir un protocole ou une charte de non-violence entre les forces de défense et de sécurité et les reporters sur le terrain.

Pour rappel, la rencontre qui s’est tenue à l’Ecole nationale de Police a eu comme Thème choisi: « Maintien de l’ordre face à la liberté de la presse ».

A. Saleh

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