
Rebeuss, le 3 février : Le jour où tout a basculé (Par Landing Diédhiou)
Read Time:2 Minute, 0 Second
Le 3 février 2024 restera gravé dans ma mémoire comme un jour de chao et de révolte, un jour où la douleur et la rage ont éclaté entre les murs étouffant de Rebeuss. Ce jour-là, alors que Macky Sall tentait de reporter les élections, la prison s’est embrasée.
Tout a commencé par une rumeur, une déclaration, puis par des cris lointains qui se rapprochaient : « Libérez les détenus! Élections par la force !Assez d’injustice ! » Les voix s’élevaient, des poings frappaient contre les portes métalliques, le sol tremblait sous les pas des prisonniers en colère. Puis, tout a basculé. Une mutinerie a éclaté, violente, incontrôlable.
Les cellules se sont transformées en arènes de combat. Les ex-détenus politiques étaient ciblés, punis, traqués. La répression fut brutale: coups, cris de douleur, visages ensanglantés. Les matons, armés de bâtons et de gaz lacrymogènes, des sommations ont agi sans discernement. Une fouille systèmatique des chambres cible est enclenchée. Certains ont été arrachés à leurs cellules et transférés vers d’autres cellules encore plus durs, des lieux où l’obscurité et la souffrance sont des compagnes de cellule.
Mais ce jour-là, la peur avait changé de camp. Mes frères de lutte, MOUHAMED GUEYE(Nio lank)appelé dans la ch 49 Mbacké-Mbacké, YAYA COULIBALY, MOR TALLA BABOU, DAIBOU TRAORÉ(le père du remède) HERVÉ MALACK, et tant d’autres, étaient en première ligne. La rage brûlait dans leurs yeux, leurs voix tonnaient à travers les murs. Ils n’avaient plus rien à perdre, mais tout à revendiquer.
J’ai frappé à la porte sans sentir la douleur. À ce moment précis, ce n’était plus mon corps qui parlait, mais ma colère. Mon âme tout entière hurlait contre l’injustice.
Et puis, il y avait ces chants. Des voix unies dans la révolte, défiant l’oppression :
« On ne cédera pas ! On ne reculera pas ! Justice pour tous, liberté pour nous ! »
Ces mots résonnaient, portés par des gorges enragées, bravant le bruit des matraques à la porte de la chambre 49 et les hurlements de souffrance au niveau des fenêtres. C’était plus qu’un cri : c’était un serment.
Cet jour-là, Rebeuss n’a pas seulement connu une mutinerie. Elle a vu des hommes brisés se relever, des prisonniers politiques refuser de plier l’échine, des opprimés transformer leurs souffrances en un chant de combat.
Je ne l’oublierai jamais.
Landing Diedhiou, alias LDZ
SUR LE MEME SUJET
PÊCHE AU SÉNÉGAL ELINKINE UN PORT DE DÉBARQUEMENT DYNAMIQUE: Entretien avec Seyni Keita, Président du quai de pêche d’ Elinkine !
En effet, Elinkine est un important village de pêcheurs au bout de la route d'Oussouye d'où il en est situé...
Kaolack/ Conférence internationale sur la Paix et la stabilité : l’enseignement de Baye Niass pour régler la crise dans la CEDEAO.
Le Comité de pilotage de la Conférence internationale sur la Paix et la stabilité qui se tiendra le samedi 8...
Couverture Sanitaire Universelle et Économie Sociale et Solidaire : Un Modèle Durable pour une Protection Sociale Inclusive
La Couverture Sanitaire Universelle (CSU) est un impératif mondial pour garantir un accès équitable aux soins de santé, indépendamment des...
Presse : La liste des médias conformes à la loi sera publiée ce jeudi
Ce jeudi, un moment décisif pour le secteur de la communication sera marqué par la publication de la liste des...
Suspension de l’Aide Américaine : Une Opportunité pour la Souveraineté Économique
La récente suspension de l’aide américaine, brutale et aux conséquences immédiates et néfastes sur nos économies fragiles, doit être perçue...
Conseil des ministres : les 6 points évoqués par le Président Bassirou Diomaye Faye
Le président de la République a dirigé le traditionnel Conseil des ministres ce mercredi 5 février. L’occasion pour lui d’évoquer...
Average Rating