Macky Sall : la lettre de trop ?

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Deux ans après son départ du pouvoir, l’ancien président du Sénégal, Macky Sall, revient sur le devant de la scène politique à travers une initiative qui intrigue autant qu’elle choque. Par l’intermédiaire de son avocat, le bâtonnier Me Pierre-Olivier Sur, il a adressé deux lettres officielles — l’une au ministre des Finances, Cheikh Diba, et l’autre au président de la Cour des comptes, Mamadou Faye — pour réclamer la transmission du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF).

Officiellement, il s’agirait d’un geste de transparence, un moyen pour Macky Sall de « défendre son héritage économique » face aux accusations de falsification de la dette publique. Mais en réalité, une question brûle les lèvres : à qui croit-il tromper ?

Une mémoire sélective

L’ancien chef de l’État, qui a régné pendant douze ans, semble oublier que son passage au pouvoir reste entaché de graves violations des droits humains : plus de 80 morts, des milliers de prisonniers politiques, et une jeunesse meurtrie par la répression. Aujourd’hui, il s’érige en défenseur de la vérité économique, alors qu’il n’a jamais assumé ses responsabilités face à la justice ni répondu aux familles endeuillées.

Comment comprendre qu’un homme qui a dirigé l’État, qui dit avoir lui-même commandité ce rapport de l’IGF, prétende deux ans plus tard ne plus y avoir accès ?

S’il s’agissait vraiment d’une question de transparence, pourquoi ne pas l’avoir rendu public avant de quitter le pouvoir ?

Et surtout, pourquoi ce soudain empressement, à l’heure où la justice sénégalaise semble prête à faire la lumière sur la gestion de la dette publique durant son règne ?

Un pays qui t’a tout donné

Monsieur Sall, le Sénégal vous a tout offert :

vous êtes né dans la modestie, mais ce pays vous a permis d’accéder à toutes les sphères du pouvoir — Directeur, ministre, maire, député, Premier ministre, président de la République. Douze années d’autorité, douze années où vous auriez pu poser les bases d’un État fort et juste.

Aujourd’hui, au lieu de rendre des comptes, vous préférez vous draper dans un discours de victime, oubliant que le véritable jugement n’est pas politique, mais moral et historique.

La vérité, pas les lettres

Les Sénégalais n’attendent pas des lettres. Ils attendent des explications, des excuses, et la vérité.

La dette publique n’est qu’un aspect de votre héritage. Le vrai passif, c’est celui d’un pays divisé, d’une jeunesse exilée ou emprisonnée, d’une démocratie qui a vacillé sous votre règne.

Macky Sall, vous devez du respect et de la reconnaissance à ce peuple.

Car si la justice des hommes tarde, celle de la mémoire — elle — ne pardonne jamais.

Par Baye thierno ka

 

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