La Guinée face à son passé et son avenir : entre mémoires divisées et défis économiques
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À chaque fois que l’État guinéen poursuit un cadre ou un fonctionnaire pour malversations financières, le nom de Sékou Touré revient inévitablement dans les discussions. Pour certains, il incarne un modèle d’anticorruption, tandis que d’autres y voient le symbole d’un régime autoritaire marqué par la répression et les souffrances des victimes du Camp Boiro.
Mais le véritable problème dépasse les débats autour de la figure de Sékou Touré : il reflète une société divisée, où les opinions s’expriment souvent en réponse aux positions des autres, dans une dynamique de confrontation permanente.
Les divergences autour de l’héritage de Sékou Touré alimentent une rivalité qui oppose partisans et détracteurs. Certains louent son combat pour l’autosuffisance alimentaire et sa vision d’une Guinée souveraine, tandis que d’autres dénoncent les exactions de son régime.
Ce jeu d’accusations et de victimisations empêche une lecture apaisée de l’histoire nationale. Les historiens ont ici un rôle crucial à jouer pour éclairer la société et favoriser un dialogue constructif autour de ce passé complexe.
Malgré cet héritage contrasté, les réalités actuelles de la Guinée restent préoccupantes. Depuis l’indépendance, les problèmes d’accès à l’eau, à l’électricité, à l’emploi et à une éducation de qualité persistent. Comme le souligne une réflexion populaire, “nos écoles sont des centres d’alphabétisation et nos hôpitaux des grandes infirmeries.” Ces défis structurels sont un rappel de l’urgence de repenser les priorités nationales et d’investir dans des infrastructures et des politiques publiques adaptées.
Par ailleurs, la Guinée, riche de ses ressources naturelles, doit mieux s’insérer dans les dynamiques économiques régionales et internationales. Alors que de nombreuses anciennes colonies africaines se détachent de leur ancienne métropole, la Guinée doit tirer parti des mutations géopolitiques pour attirer les investissements. À l’image du Sénégal sous Abdoulaye Wade, qui avait su profiter des crises ivoiriennes, la Guinée peut jouer un rôle stratégique pour accueillir les entreprises en quête de nouvelles opportunités.
En fin de compte, le défi guinéen réside dans la réconciliation de son passé, la valorisation de sa diversité et l’exploitation intelligente de ses ressources. Les querelles historiques ne doivent pas freiner l’élan national. Le pays doit regarder vers l’avenir avec pragmatisme, en misant sur sa richesse culturelle et minière pour construire un avenir prospère et inclusif.
Bodhewel Timbo /Senpresse.net
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